Animation du déploiement de l'impacteur
La mission Hayabusa2 effectuera encore une troisième et dernière tentative collecte d'échantillons (seconde tentative de collecte d'échantillons de surface), sans impacteur.
À ce moment, Ryugu approche déjà de son périgée, le point le plus proche du soleil, et la température de plus de 100 degrés rendra l'approche de la sonde quasiment impossible (la lumière et la chaleure réfléchie par Ryugu deveant dangereuse pour les instruments, en cas de trop longue et trop proche exposition).
Une première tentative pour larguer un marqueur sera effectuée, mais une fois de plus, l'altimètre ne pourra plus mesurer l'altitude, et Hayabusa2 remontera.
Tant que j'en parle, les marqueurs utilisés pour marquer les points de collecte sont tout simplement de petites sphères réfléchissantes.
Pour en revenir aux échantillons, la troisième collecte sera finalement annulée pour des raisons tant de timing que de sécurité.
Finalement, le 13 novembre 2019, Hayabusa2 prend le chemin du retour.
Les échantillons se sont ensuite posés en Australie, ce cinq décembre 2020 aux environs de 18h, dans la région de Woomera, plus précisément de sa base et de son aéroport militaire, une zone inhabitée.
D'ailleurs, si vous vous demandez l'utilité des équipements portés par les équipes de récupération, sachez qu'il s'agit d'une sécurité : la capsule utilise en effet de petits systèmes pyrotechnique pour déployer ses parachutes, notamment, et il y a toujours le risque qu'une petite détonation n'ait pas lieu au bon moment.
Mais revenons en aux échantillons.
Vous les voyez ici, séparés de la sonde près de quatre heures avant la réentrée. D'ailleurs, Hayabusa2 en profitera pour photographier, de nouvelles fois, la terre.
Un long travail d'analyse commence donc, dans un centre d'ailleurs spécialement construit à cet effet.
L'objectif, avec cette mission, est principalement de nous aider à mieux comprendre la formation du système solaire, mais aussi l'apparition et la distribution de composés organiques dans celui-ci.
Si nous ne sommes probablement pas encore prêts de comprendre exactement comment la vie est apparue sur terre, des missions comme Hayabusa2 sont, en revanche, des étapes clés pour avancer vers cette compréhension.
Hayabusa2 nous en aura donc beaucoup appris, et ses six années de mission pour quelques grammes d'échantillons laisseront probablement une grande marque dans la conquête et l'étude du système solaire.
Mais la sonde n'a pas fini de nous en apprendre sur notre système solaire: ses caméras infrarouges, spectromètres, ses multiples caméras et tous ses instruments fonctionnent encore.
De plus, elle n'aurait utilisé que 39 kilos de carburant, sur les 60 disponibles.
Alors, malgré son voyage de cinq milliards 271 millions de kilomètres, il a été décidé de prolonger la mission: celle-ci devrait survoler l'astéroïde 2001 CC21 en 2026, un astéroïde de type L (une classe réfléchissant mieux l'infrarouge, de par leur composition) mais dont on ne sait pas encore beaucoup de choses.
Finalement, elle rejoindra l'astéroïde 1998 KY26 en 2031, après deux survols de la terre.
D'ailleurs, pour l'anecdote, elle devrait tenter, en fin de mission, de se poser sur ce dernier.
1998 KY26 est un astéroïde assez particulier: d'une trentaine de mètres, celui-ci fait partie des astéroïdes en rotation rapide, avec sa rotation de seulement une dizaine de minutes.
Pour comparer les astéroïdes, son autre cible, 2001 CC21, qu'elle ne fera que survoler, fait entre 300 et 1500 mètres de diamètre.
Contre 800 pour Ryugu.
Autant vous dire que, même si les instruments de la sonde ne sont pas faits pour imager une cible pendant un survol à haute vitesse, les images s'annoncent magnifiques.
D'autre part, pendant son voyage vers 2001 CC21, Hayabusa2 tentera, aussi, de découvrir de possibles exoplanètes transitant devant leurs étoiles.
Elle essaiera, également d'étudier les poussières interplanétaires.
Mais pour tout ça, il va falloir, hélas, encore un peu attendre.
En attendant la suite, je vous propose de se quitter sur ces quelques images de la terre et de la lune, photographiée par Hayabusa2 juste avant son premier survol, en 2015, de Ryugu, et de la terre, au moment du retour des échantillons.
l'impact laissé sur Ryugu lors de a seconde collecte, avec l'impacteur
Minerva-II2
Dernière mise à jour le: 01/01/1970 00:00